Félicité de LAMENNAIS – Lettre autographe à J.-B. de Saint-Victor, 1822, 3pages

de Félicité de La Mennais

1822 .
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150,00

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Signé
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Félicité de LAMENNAIS

Lettre autographe signée adressée à J.-B. de Saint-Victor en date du 29 octobre 1822

 Écrivain, Prêtre

« A la Chenaie, le 24 octobre.

Le messager qui a porté ce matin le Dinan ma lettre d’hier, m’a rapporté, mon cher ami, celle que vous m’avez écrite le 20. Vous verrez que nous nous étions entendus sans nous parler.

Dieu nous préserve d’une révolution prochaine, et semblable à celle d’Espagne ! Je ne serais pas surpris qu’elle n’entrât dans les vues et les désirs de l’Angleterre, qui ne vit que de ruines; mais la sienne ne tarderait pas à couronner toutes les autres. C’est, à mes yeux, un des plus grands criminels qui aient jamais existé. Un temps viendra que son nom ne sera prononcé qu’avec horreur, et ce temps n’est pas très éloigné. Un pareil homme suffit pour déshonorer le siècle qui l’a produit; que donc d’un siècle qui l’admire ?

Je vous remercie d’avoir pensé à la traduction de Ruffini. Je consens volontiers à la payer 400f. C’est pour moi une bonne forteresse que d’avoir trouvé pour cet ouvrage un traducteur comme M. de Roujoux. Priez-le, s’il vous plaît, de laisser une large marge dans son manuscrit, afin que Binet et Cauchy puissent y mettre des notes, s’il y a lieu.

Je désirerais faire traduire aussi de l’anglais l’ouvrage de Lardner intitulé : Collection de témoignages juifs et païens sur la religion chrétienne. Cet ouvrage, écrit d’un style très simple et qui n’offre aucunes difficultés, forme 4 vol. in-4, le premier de 396 pages, y compris les tables; le 2ème de 428; le 3ème de 376 et le 4eme de 486.

Chacune de ces pages ne contient pas plus qu’un page in-8 un peu serrée.
Il faudrait que le traducteur sût former les caractères grecs, afin de pouvoir écrire les notes.
On observera que ces notes grecques, latines, françaises, forment à peu près le quart de l’ouvrage; qu’on n’aura point à les traduire, et que ce sera par conséquent un simple travail de copiste.
Faites-moi le plaisir, mon cher ami, de chercher un traducteur, et de me dire combien il me demande pour ce travail, qui n’est pas pressé. Si l’on s’arrangeait, je vous enverrais le livre.
D’après ce que vous avez la bonté de me dire, je vais m’informer de ce qui manque de la Biblioth[èque] des Dames à mon père, à mon frère et à ma sœur. Veuillez faire remettre chez Cor un exemplaire de la […] livraison, avec cette adresse : à M. B. Duguen, pour faire passer à M. I. Marion.
J’offre mes tendres hommages à Madame de Saint-Victor, et j’embrasse vos petits enfants.
Que dit M. de Bonald de ce qui se passe ? Excuse-t-il encore ces gens-là ?

Je vous embrasse de tout mon cœur. »

Lettre qui témoigne des préoccupations à la fois politiques, scientifiques et religieuses de Lamennais concernant son époque.
Mais cette lettre ne développe pas seulement le point de vue politique de l’auteur; elle témoigne aussi de l’intérêt porté par ce dernier à des écrits étrangers relativement récents :

A la fin de la lettre est cité le nom de Bonald : « Que dit M. de Bonald de ce qui se passe ? ».

C’est du vicomte de Bonald (1754-1840) qu’il est question ici : monarchiste et catholique, ce philosophe et homme politique, qui entra à l’Académie française en 1816, défendit toute sa vie (au contraire de Lamennais, qui s’orienta ensuite vers une pensée plus libérale) un retour à la royauté et un accroissement du pouvoir de l’Eglise. L’influence de Bonald sur Lamennais fut grande.

  • Dimensions : 19.7 x 12.7 cm
  • État : Voir photos pour plus de détails.
  • Nombre de pages : 3 pages

Félicité de La Mennais


Plus connu sous le nom de Lamennais, né le 19 juin 1782 à Saint-Malo et mort le 27 février 1854 à Paris, est un prêtre, théologien, écrivain, philosophe et homme politique français. Wikipédia

Jacques-Maximilien Benjamin Binsse


Comte de Saint-Victor est un homme de lettres et poète français, né à Cap-Français le 14 janvier 1772 et mort à Paris le 8 août 1858. Wikipédia

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